J7 – Evreux / Alizay

Journal de bord

 

8h / 10h – Evreux

L’étape étant plus courte, nous avons profité ce matin d’une grasse matinée : pour ma part, je ne me lève qu’à 8h ! Mickaël toque à la porte de notre chambre, il est temps de se préparer pour cet ultime rendez-vous avec l’Eure en courant.

Nous ressentons tous une certaine émotion : nous avons pris nos habitudes et nos repères avec chaque membre de l’équipe.

Il faut toutefois partir, et nous nous rendons à la mairie d’Evreux où déjà, deux cyclistes nous attendent. Peu de temps après, le groupe de l’ADEMIMC arrive et prépare les fauteuils : ils nous suivront jusqu’à Tourneville, puis reviendront à Montaure pour terminer en beauté cette grande aventure. Des coureurs du Club Alizay Athlétisme sont également présents. Chrystabel ainsi que Jacky Lesueur (déjà présent sur le début de la 1ère étape et sur la fin de la 6^e étape) feront tout deux l’étape complète au côté de Philippe.

10h sonne, nous amorçons le dernier départ pour la dernière étape de cette semaine sportive et haute en couleur. Diane Leseigneur courra jusque Gravigny.

 

11h30 – Tourneville

Le ravitaillement se fait au centre équestre « Le retour aux sources », où les propriétaires nous accueillent divinement : cette fois, Philippe a droit à un rosé frais et du saucisson. Il y a aussi du café et des biscuits salés, les coureurs ont le choix pour se redonner un peu de pep’s en ce début d’étape.

 

13h – Amfreville-sur-Iton

C’est devant l’école que nous nous arrêtons pour notre pause-déjeuner. Aujourd’hui, elle durera une heure, pour reposer le plus possible la cheville de Philippe, toujours douloureuse. Nous espérons tous que cela ne l’empêchera pas de terminer sa dernière étape.

Repas-sandwich avec toutes les personnes qui nous entourent ; encore un moment tous ensemble, moment de partage et de détente.

Nous profitons de cet arrêt pour photographier Philippe : les 500km ont été atteint un peu plus tôt et il brandit fièrement son écriteau révélateur. Le défi est presque réalisé, les quelques kilomètres restants ne sont qu’une formalité.

Nous tentons de soulager Philippe de ses douleurs à la cheville, et le voilà de nouveau debout, prêt à se diriger vers Surville. Les coureurs et les cyclistes ne se font pas prier, et sont également sur le départ.

 

15h17 – Surville

Il reste environ 17km. Philippe souffre de sa cheville mais ne lâche rien. Je prends le relais d’Axel et part à vélo. Axel lui se prépare à courir les derniers kilomètres aux côtés de Philippe.

 

Vers 16h – Montaure

Les gendarmes et les jeunes de l’ADEMIMC nous rejoignent pour la deuxième fois de la journée, en très grande forme ! Ils partageront avec Philippe les derniers instants de cette belle aventure qui prendra fin d’ici 1 à 2 heures.

 

16h26 – Tostes

A Tostes, nous nous arrêtons une dernière fois avant la dernière ligne droite. Sa cheville reste douloureuse, nous tentons de lui appliquer du froid et de la pommade pour le soulager. Je place également des strap pour lui maintenir la cheville. L’objectif de tous et à présent que Philippe puisse parcourir ces quelques kilomètres qui le séparent d’Alizay.

De mon côté, j’appelle quelques personnes pour prévenir de l’horaire d’arrivée ; Philippe devrait arriver vers 17h30 / 45. Mais quand Philippe entre dans Pont de l’Arche, tout s’accélère. Philippe a moins mal, sans doute porté par cette route qu’il connaît par cœur et tous les suiveurs qui le soutiennent en temps réel. Un petit arrêt à la mairie de Pont de l’Arche, afin de conserver un souvenir de la dernière mairie « visitée » durant ce tour de l’Eure, et tous filent à la vitesse de l’éclair jusqu’à Alizay. Même la gendarmerie est mobilisée pour nous permettre de traverser la ville et le pont de Pont de l’Arche en toute sérénité. L’organisation autour de cette dernière ligne droite est impressionnante. De l’autre côté de la route, les gens klaxonnent de leur voiture, crient des encouragements. Philippe monte à 12km/h et ne boite pas !

 

17h10 – Alizay

Philippe passe le panneau d’entrée d’Alizay bien plus tôt que prévu. Nous suivons la voiture de la gendarmerie jusqu’à la mairie… où de nombreuses personnes attendent son arrivée. Tous sont munis de « clap clap » offerts par Prom’sport pour l’applaudir.

Philippe voit la mairie et lève les bras, en signe de victoire. Ça y est. Il a réussi à boucler son propre défi, il a réussi à atteindre son but. Mieux encore, il finit entouré de coureurs, de fauteuils de l’ADEMIMC, de cyclistes… Ici ce qu’il voulait mettre en avant par le biais de son défi est un pari gagnant : partager sa passion, montrer que l’on peut courir quelque soit la discipline, le handicap ou l’âge. Courir pour vivre de folles histoires.

 

Pour conclure cette belle semaine, je reprendrais une phrase que répétait Alexis et que Philippe a bien démontré pendant ce périple : « Tout est possible, tout est réalisable ».

 

Carine LELEU